Elina Duni & Rob Luft

Produit dans le sud de la France en février 2020 et sorti à la mi-novembre 2020, l'album "Lost Ships" d'Elina Duni a fait couler beaucoup d'encre dans la presse. 12 chansons sur les thèmes de l'amour et de l'exil sont ici interprétées avec une délicatesse de musique de chambre : un album conceptuel aux connotations nettement politiques - la patrie, la migration, l'écologie sont ici mises en scène de manière généralement mélancolique autour d'ambiances et d'états émotionnels tels que la solitude, l'étrangeté, l'abandon, la perte et la nostalgie. Pour la chanteuse et compositrice Elina Duni, "Lost Ships" ouvre un nouveau chapitre de sa carrière. Née en 1981 en Albanie dans une famille d'artistes, elle s'est installée en Suisse après l'effondrement du régime communiste pour y suivre une formation de piano classique et découvrir son amour du jazz. Avec un trio formé autour du pianiste Colin Vallon, Duni a développé sur plusieurs albums des interprétations originales, originales et aériennes du folklore albanais. Mais elle voulait être plus qu'une chanteuse devant un groupe d'accompagnement. L'album solo multilingue "Partir" (2018), qui élargit et ouvre son répertoire à ses propres compositions et à une reprise de Jacques Brel, était donc tout à fait logique. Même si les soliloques étaient intenses sur "Partir", l'échange subtil avec d'autres musiciens sur scène semble plus adapté au propos. Sur "Lost Ship", le folklore albanais reste un point de référence, mais il est complété par d'autres traditionnels et par toute une série de compositions personnelles. On pourrait dire : cosmopolitisme musical avec un sens des origines et une soif d'expériences curieuses.