Harold López-Nussa

Ce n'est pas si fréquent : Un jeune homme suit une formation de pianiste de concert classique, va loin, joue avec divers orchestres symphoniques - et puis, plus ou moins soudainement, il décide de prendre une toute autre direction. Harold López-Nussa, né en 1983 à La Havane et issu d'une famille de musiciens, est un tel cas. Au milieu de la vingtaine, il suit définitivement son amour du jazz, déjà enflammé auparavant, et son talent lui ouvre là aussi toutes les portes. Il joue avec Chucho Valdés, David Sánchez ou Horacio "El Negro" Hernández, avec Christian Scott, Alexander Brown ou Omara Portuondo. Depuis 2007, il publie régulièrement des albums sous son propre nom et parcourt le monde entier avec son trio et en tant que soliste. Le jeu de López-Nussa, même s'il s'est profondément imprégné des formes du jazz américain, est bien entendu marqué par ses origines - la vie bouillonnante des rues de La Havane, les rythmes latino-américains, les traditions de la musique de danse afro-cubaine marquent les improvisations de ce virtuose. Les comparaisons avec Chick Corea ou Herbie Hancock ne sont pas excessives, car López-Nussa possède, tout comme ces derniers, la capacité d'investir sa passion dans tous les styles possibles tout en restant lui-même à chaque fois. López-Nussa puise son inspiration partout dans le monde. Mais le lieu le plus important, dit-il un jour, reste La Havane, "les gens, les amis, les problèmes, les fêtes, la musique partout". La vie quotidienne nourrit l'imagination musicale ; ici, le jazz et la musique cubaine ne s'apprennent pas dans les conservatoires - où l'on ne parle que de musique classique - mais dans la rue. L'insouciance, la sauvagerie et la joie liées à cette étude dans la rue s'entendent encore aujourd'hui dans ses spectacles.