Matinée : Music was my first love : Mirna Funk

Pour certaines personnes - disons plutôt : pour certains hommes - Mirna Funk est une contemporaine irritante et dangereuse, et si l'on suit un peu son travail, on a l'impression qu'elle aime bien ça aussi. Si l'on écoute Mirna Funk raconter des histoires, à la radio ou sur scène, on a l'impression qu'elle sourit toujours un peu, ah, quelque part, ce sourire est inscrit dans sa voix. En tout cas, il y a quelque chose de coquin qui semble d'autant plus plaisant que les choses que Mirna Funk raconte sont plutôt intelligentes et méritent réflexion. De quoi parle-t-elle et écrit-elle ? De sexe et de vie juive aujourd'hui, de famille et de tout ce qui se passe dans le monde. Elle a publié deux romans, fait la navette entre Berlin et Tel Aviv, a une fille, étudie en parallèle la philosophie et - cela ne doit pas manquer dans un texte sur elle - conduit une vieille Porsche qui lui va bien mieux qu'aux hommes plus âgés qui doivent sinon s'extirper et se torturer des sièges profonds pour rendre justice à leur jeunesse intérieure. Mirna Funk semble se contenter de peu de sommeil. Car en plus des chroniques, des romans, des travaux de séminaire principal, elle a également écrit une pièce radiophonique, avec une musique de Malakoff Kowalski. A ce propos : son premier amour a sans doute été la musique, comme pour beaucoup de gens raisonnables, car sinon elle n'aurait certainement pas accepté l'invitation à la série "Music Was My First Love". Dans sa playlist Spotify, elle navigue avec aisance entre David Bowie, FKA Twigs et Charlotte Gainsbourg. Ce qu'il y a d'autre qui sommeille dans sa biographie musicale, elle le racontera certainement ce matin.