Rabih Abou Khalil

Le virtuose du oud Rabih Abou Kahlil, né au Liban et vivant désormais en France, s'est très tôt montré très réservé à l'égard des exotismes bien pensants de la world music et des tapisseries sonores de l'ethno-jazz. Il était et est toujours synonyme d'échanges musicaux entre différentes cultures et modes de jeu basés sur la curiosité, l'empathie et l'égalité des yeux - et bien entendu sur la compétence musicale. Dans ses projets variés, qui permettent de franchir les frontières entre la musique arabe, la musique classique européenne et les improvisations jazzistiques, il accorde toujours une grande importance au choix de ses interlocuteurs musicaux. Parmi eux, des esprits aussi ouverts et réceptifs que Charlie Mariano, Kenny Wheeler, Joachim Kühn, Jarrod Gagwin ou - plus récemment - Elina Duni, mais aussi le Kronos Quartet ou l'Ensemble Modern. Rabih Abou Khalil pourrait apporter aux débats actuels sur l'interculturalité et l'appropriation culturelle deux bonnes décennies d'impulsions saturées d'expérience, mais non dogmatiques. De même. Sans parler de la musique live exceptionnelle.